
L’intelligence artificielle (IA) est aujourd’hui présentée comme un levier incontournable de modernisation managériale. Mais la réalité du terrain reste bien plus nuancée et je vais vous partager les observations que j’ai pu faire dans ce cadre !
On ne doit pas nier cette réalité : l’outil reste encore difficile à intégrer dans certains domaines …..
Dans le cadre de travaux exploratoires menés auprès de professionnels confrontés à la transformation digitale, j’ai eu l’opportunité d’identifier des freins et d’attester que dans ce cadre, l’IA n’a pas été perçue comme une priorité.
La cible concernée : des cadres évoluant dans une institution à fort enjeux de sécurité. Dans les environnements où il y a de forts enjeux de sécurité et de souveraineté, l’IA peut être considéré (en terme de perceptions) comme « flou » pour être pleinement intégré dans les processus de management. La culture d’entreprise ne renforce pas son adhésion puisque les organisations se trouvant dans ce cas de figure – présentent des caractéristiques de protection et de réserve sur ce qui est dit « innovant », qui freine naturellement son développement. Les organisations concernées privilégient la maîtrise, la traçabilité et la fiabilité des systèmes plutôt que l’expérimentation rapide de nouvelles technologies, d’ou leur préférence pour la conception sur-mesure de leurs propres systèmes d’informations et suites collaboratives, par exemple.
Une adoption partielle et encadrée
Dans ces sphères à hauts enjeux de sécurité (défense, énergie, transport critique, etc.), l’IA n’est réellement utilisée que dans des cadres très spécifiques, souvent liés à la recherche et au développement, ou un encadrement réglementaire très rigoureux délimite son périmètre d’action , son utilisation et où processus de validations sont requis, permettant de réguler et surveiller l’usage.
Les interrogés reconnaissent le potentiel de l’IA, mais restent dubitatifs vu qu’elle n’est pas pertinente dans leur travail quotidien et de plus, soulignent des risques identifiés et encore, parlent également de portée de ces risques : biais des modèles, vulnérabilités informatiques, dépendance technologique…
Autant de limites qui justifient une approche prudente et maîtrisée.
En conclusion
L’intelligence artificielle offre de réelles perspectives, mais son intégration dans le management doit rester progressive et réfléchie, surtout dans les organisations à fort enjeu.
Dans les environnements sensibles, la sécurité prime sur la performance, on priorise la confidentialité des données et la souveraineté avec le développement des systèmes sur mesure, qui peuvent prendre un certain temps, et n’incluent pas forcément de système d’IA.
Avant de déléguer des décisions, il reste essentiel de comprendre leurs mécanismes, d’en évaluer les risques et de maintenir le jugement humain au centre du processus managérial.
